Je ne sais pas écrire
« Je ne sais pas écrire ». J’entends cette phrase plusieurs fois par semaine et souvent, quand je gratte un peu on me répond « mais en fait je fais plein de fautes ». Alors j’écris à leur place (même si je ne suis pas très douée, vous avez déjà du le remarquer!!)
Aujourd’hui c’est un enfant de 10 ans qui m’a dit ça. Je regardais avec lui un exercice de son cahier de vacances (éducatrice spécialisée en rien, donc en tout). Sur l’un des exercices il fallait dire le point commun des objets dessinés et trouver l’intrus. Jusque là facile. Mais lorsque je lui ai demandé d’écrire la phrase qu’il venait de me dire son visage s’est fermé et il a baissé les yeux : « Je ne sais pas écrire », « Tu ne sais pas, où tu fais des fautes? » « Je ne sais pas… enfin… je suis pas sûr… »
Je l’ai inviter à écrire quand même, quand il le voudrait dans la journée, en prenant le temps qu’il voudrait. Je lui ai précisé que ça m’était égal s’il faisait plein de faute, l’important pour moi était qu’il écrive.
Au bout d’un moment il m’a ramené son cahier : « sa né pa un outi »
Arrêtons nous sur les bons côtés de cette phrase : il l’a écrite, la phonétique est bonne.
J’ai essayé de lui expliquer que c’est « en se trompant qu’on apprend ». Oui, c’est vrai, il y a plein de fautes dans sa phrase, mais ce n’est qu’en s’entrainant qu’il y arrivera. Il vaut mieux faire plein de fautes que de ne pas écrire du tout.
J’en suis convaincue pour tout le monde, dans la vie de tous les jours. Alors que sur les réseaux sociaux beaucoup râlent contre ceux qui ne savent pas écrire, je trouverai pire qu’ils se taisent!
Publié le 16 juillet 2012, dans Au boulot!, et tagué Ecrire, Ecriture, Enfants, Faire des fautes. Bookmarquez ce permalien. 8 Commentaires.
Je t’avoue que mon sang n’a fait qu’un tour en lisant la phrase du p’tit gars ! Mais que fait l’education nationale ??
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Tu te doutes bien que c’est plus compliqué que ça 😉
Le loulou est dans une classe spécialisée, ajoute à ça une histoire familiale un peu compliquée, l’éducation nationale ne peut pas faire grand chose! Et c’est pour ça que c’est d’autant plus important qu’il n’est pas peur d’essayer d’écrire!!
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De mon regard extérieur je me dis que l’Education Nationale est justement là pour pallier les défaillances de la famille, sans regard pour la vie compliquée ou je sais pas quoi. Faire en sorte que les gamins soient tous au même niveau à un moment donné, c’est ça son boulot. Moi, utopiste ?
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Je suis terriblement d’accord avec toi sur ton utopie! tu n’as pas idée à quel point!!
Toutefois, il faut garder en tête que certaines personnes n’auront jamais les capacités d’apprentissage nécessaire (je ne sais pas si c’est le cas pour ce gamin, mais ce n’est pas impossible).
Par rapport au rôle de l’école qui serai de pallier les défaillances de la famille, soit on ne parle pas de la même chose, soit je ne suis pas d’accord avec toi 😉
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Pour la partie les défaillances de la famille : on naît dans une famille cultivée et instruite ou pas. Si on a cette chance c’est cool, si on ne l’a pas, c’est à l’école de former ta culture, t’apprendre à lire, à compter, à t’exprimer, à raisonner. L’école est là pour qu’un gamin de banlieue soit mis à pied d’égalité avec un fils à papa. A mon sens évidemment !
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Hé bien sache que je suis encore une fois 100% d’accord avec toi très chère!!
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J’en étais sûre ,)
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L’école est là pour mettre les enfants à égalité face au savoir, leur offrir les mêmes chances de se cultiver, de se préparer à la vie active, à la vie adulte, pour les instruire. Mais l’école ne peut pas jouer le rôle éducatif que les parents refusent ou ne sont pas capables d’avoir. On peut faire tout son possible pour faire progresser un élève, si quand il rentre chez lui les parents détruisent tous ces efforts de par leur comportement (ça peut aller du simple manque d’intérêt à la destruction physique / morale et j’en passe…), quel peut-être le rôle de l’école là ? L’école ne peut être la solution à l’abandon du rôle de parent..
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