J’ai explosé
Là, j’ai explosé. Je n’aurai peut-être pas du…
Pourtant, on me tape dans le dos, on me félicite. Il parait même que j’ai « gagné des points » auprès de certains bénévoles présents.
« Alors là ! Tu m’as soufflé ! Comment tu lui as tenu tête ! J’ai même pas voulu intervenir, c’était trop beau ! »
Ca pour avoir tenu tête, j’ai tenu tête. J’ai crié aussi fort que lui, je n’ai pas baissé les yeux et je n’ai pas reculé d’1 cm. A vrai dire je me suis même rapprochée au point de sentir son souffle sur mon visage au moment où il a suggéré que je « faisais ma maline parce que mes collègues étaient là pour me défendre. .
Donc oui, j’ai tenu tête. Et après ? A part hurler ça a servi à quoi ? Il parait que maintenant il sait « à qui il a affaire » que j’ai eu raison de « marquer mon territoire ». Je ne prétendais pas défendre ma meute pourtant.
Sur le coup, plus le ton montait, plus je me sentais pousser des ailes. Il y a même un moment où j’ai envisagé de le pousser à bout pour qu’il mette le premier coup. Mais après ? Quoi ?
Quand la tension est retombé je me suis sentie perdante contre moi-même. Un sentiment de perte de sang froid. Je tremblais tellement que j’ai failli tomber (et je sais qu’il s’en est aperçu !).
Ce monde dans lequel j’évolue dans le cadre de mon travail est tellement différent de celui de ma vie personnelle, ou de celui dans lequel j’ai grandi (« gosse de riche » dirait mon père !). Chez moi ce n’est pas celui qui cri le plus fort et qui a le plus de respect (sauf ma maman bien sûr, mais ça j’en parlerai à mon psy 😉 ). Chez moi c’est un signe de faiblesse quand les poings parlent à la place des mots. Chez moi l’indifférence et le mépris sont censés être la plus grande arme.
A l’asso certains jours c’est la loi de la rue qui prime. On se bat pour un regard, pour un mot. Une broutille devient une affaire d’ « honneur » et j’ai parfois l’impression de me laisser gagner par ce mode de communication.
Lui, ça fait déjà longtemps que je ne le supporte plus. La plus part du temps lorsqu’il nous pose problème j’essaye de laisser la gestion à mes collègues parce que je sais que très vite je perdrai mon sang froid.
Pour ce coup là, ils ont l’air de dire que j’ai réagi comme il faut. Pourtant je doute. Est-ce que c’est moi qui ai fait monter le ton, ou est ce que je n’ai fait que le suivre ? Si c’est le cas, ai-je bien fait de le suivre ?
Quand je repense à ce qui s’est dit pendant l’engueulade je me dis que c’était n’importe quoi ! Par exemple a la question : « Tu pètes plus haut que ton cul parce que tu as un diplôme ? Mais t’as sucé qui pour être embauchée ici ? » Je me suis entendu lui répondre « Moi au moins j’ai un diplôme et je ne me fait pas entretenir à plus de 40 ans ! » … Vachement éducatif comme réponse non ? Toute la discussion s’est faite sur ce ton !
Métier de fou !
Publié le 4 juillet 2012, dans Au boulot!. Bookmarquez ce permalien. 5 Commentaires.
Nous ne sommes que des humains…
La vérité est subjective, qui a tort ou a raison on s’en fiche… la question primordiale, c’est : et maintenant? Tu vas en faire quoi, de cette « expérience » (bonne ou mauvaise)? tu vas faire comment la prochaine fois que tu le verras?
J’ai l’impression que c’est plus envers/vis à vis de tes collègues que tu as marqué ton territoire, prends garde à ce qu’ils ne te collent pas tous les compliqués parce qu’une fois tu l’auras ouverte ( ta gueule d’humaine)…
Est-ce que tu sauras être éducative la prochaine fois?
Tant que t’utilises cette histoire pour te questionner humainement et professionellement…
J’aimeJ’aime
L’une des grandes questions vis à vis de celui ci est « est ce possible d’intervenir sans aller au clash »?
Pour les collègues ça va, je suis déjà repérée comme celle qui s’occupe de la paperasse :-S et je pense qu’à choisir ils préfèrent me laisser ce rôle là!! 😉
J’aimeJ’aime
hé j’ai comme l’impression d’avoir deja entendu cette histoire 🙂
je sais pas comment j’aurai régi à ta place…
J’aimeJ’aime
C’est pas le même gars.
Celui dont tu parles c’était il y a plusieurs mois déjà (plus d’un an je pense même) et je n’ai pas du tout vu venir la prise de bec.
Là, je savais pertinemment que c’était inévitable!
J’aimeJ’aime
Etant donné tout ce que tu m’as dit sur l’attitude de cette personne au quotidien, je me demande comment tu as fait pour ne pas péter un plomb avant ! Parce qu’ici tu montres ton rôle d’éducatrice, mais tu es avant tout un être humain. Et c’est pas parce que cet homme est un accueilli qu’il ne faut pas lui montrer clairement qu’il dépasse les bornes, quitte à ce que ça pète.
Ton métier consiste à aider les gens, mais il faut aussi mettre les points sur les i quand il faut. A mon sens.
J’aimeJ’aime